15 – Fin du voyage

Plus de 900 kilomètres aujourd’hui pour revenir à Whitby. Comme nous sommes attendus pour souper chez Joël et Julie, nous partons tôt ce matin. 

Un premier arrêt chez Louise et Richard à St-Romuald pour ramasser nos provisions de sirop d’érable et de beurre d’érable.  Vous ai-je dit qu’Hugues a développé un amour pour le beurre d’érable?  Il en met chaque matin sur ses rôties et il en a acheté dans une boutique en cours de route. Peut-être que sa famille aura la chance d’y goûter s’il n’a pas tout mangé avant.

Nous nous rendons ensuite à Les Saules, à Québec, pour aller chercher Louise, la maman de Julie, qui viendra passer quelques semaines à Pickering.

Le dilemme du jour : traversons-nous à nouveau le fleuve en empruntant le pont Pierre-Laporte qui est en pleines réparations, ou prenons-nous la route 40 (rive nord), ce qui nous obligera à prendre le pont Laviolette à Trois-Rivières pour aller rejoindre la route 20 sur la rive sud du fleuve.  Nous optons pour la route 40, mais nous avions oublié la distance à parcourir pour atteindre la 20.  En conclusion, ce n’était pas le parcours le plus court.

En Ontario, la route 401 est au ralenti, presque du surplace à certains endroits à cause de travaux routiers.  Il y a tellement de camions sur la route que c’est stressant (enfin pour moi). Nous décidons donc d’aller rejoindre la route 2 au sud sur plusieurs kilomètres dans le but d’éviter le bouchon de circulation.  Mais d’autres travaux routiers nous attendent un peu plus loin.  Nous prenons notre mal en patience et arrivons chez Joël et Julie à 19h30, après 12 heures de route.  Le souper est prêt et nous mangeons à l’extérieur avec appétit, un petit verre de vin à la main.

Le jour suivant est consacré au lavage des vêtements, à vider les véhicules et à faire sécher la tente et le gazébo. 

Mercredi, c’est le départ de Catherine et Hugues en fin d’après-midi pour la France.  Mais avant, nous allons faire une balade en vélo à Ajax sur le bord du lac Ontario.  Un peu d’exercice ne fait pas de tort car bien des heures d’inaction attendent nos voyageurs. A 14h30 nous déposons nos amis à l’aéroport Pearson et leur disons « Au revoir » car nous nous retrouverons à Venise le 21 septembre prochain.

En vélo, sur le bord du Lac Ontario

A bientôt les amis!

14 août – Rivière Ouelle (Québec)

Ce matin, nous démontons la tente et le gazébo avant que la pluie débute et nous déjeunons dans le VR, surnommé Oscar (je ne l’ai pas encore mentionné).

Seconde étape du retour, 650 km. Pluie forte au Nouveau-Brunswick, puis le ciel bleu et le soleil nous accueille au Québec.

Nous nous arrêtons au Parc Clair-Soleil à Cabano, au bord du lac Témiscouata,  pour le pique-nique du midi.  Il y a quelques années nous étions venus ici lors d’un voyage en vélo à partir de Rivière-du-Loup. La véloroute Petit-Témis passe dans le parc. Nous avons gardé un excellent souvenir du parc, de la boulangerie et des boutiques avoisinantes.   Un cadran solaire qui indique le temps solaire par le déplacement de l’ombre est une jolie attraction.  Voilà une excellente halte lors d’une longue journée de route.


Le cadran solaire (à gauche)

Nous délaissons la route 20 à St-André de Kamouraska pour prendre la route des navigateurs (la 132). Nous nous arrêtons sur le bord de la mer à St-André devant l’Île aux Lièvres.  C’est un endroit très prisé par les citoyens du village qui s’installent ici pour lire et admirer la mer et ses îles. Serge et Hugues s’amusent à grimper au haut d’un rocher. Ah! ces jeunes retraités.

À Saint-André-de-Kamouraska, devant le fleuve

Nous nous arrêtons à Rivière-Ouelle  où nous passerons notre dernière nuit du voyage.  Mais avant de nous installer, nous parcourons quelques kilomètres de plus, jusqu’à la SAQ de La Pocatière, pour acheter de l’Aperol et du vin Prosecco pour nos prochains apéritifs Spritz.

 Le camping Rivière-Ouelle, au bout du Chemin de la Pointe, est reconnu pour ses magnifiques couchers de soleil; il est paisible et très accueillant.  Pour notre dernier souper, au menu : chair de homard, petites patates rôties avec oignon et champignons.  Pour la dernière fois, nous terminons la soirée au coin du feu.

13 août – Shédiac (Nouveau-Brunwick)

Nous entamons aujourd’hui le retour à la maison en trois jours pour un total de 2 000 km.  Pour notre première journée nous parcourons 420 kilomètres.

 Shédiac est connue pour son festival du homard, mais cet été c’est plutôt le festival des travaux routiers sur la rue Main où il n'y a qu'une seule voie. Nous l’empruntons pour aller acheter de la chair d’homard à la poissonnerie Big Fish. Heureusement, tout à côté il y l’épicerie et la station de service ce qui nous évite de nous promener dans la ville.  Pour revenir au Camping Parasol, il faut reprendre l’autoroute et entrer à nouveau dans la ville.  La dame à l’accueil du camping nous dit que les gens ne sont pas contents car il y a beaucoup de perte de revenus pour les autres campings et les commerçants situés dans la zone des travaux.

 Ce soir nous soupons dans le gazébo car la soirée est à la pluie (salade et œufs durs). Nous jouons à un jeu de mots sur un thème annoncé à tour de rôle. Nous rions comme des enfants.  

Cette nuit, la tente fait dodo dans le gazébo; Catherine et Hugues apprécient sa protection.


12 août - Louisbourg

Nous passons la journée à la forteresse de Louisbourg où les figurants personnifient la vie en 1734 sous le Régime français. Le site représente 1/5 de la grandeur du site à cette époque. Nous sommes accueillis par un gentil soldat, personnifié par une jeune fille, ce qui n’était pas le cas lors de notre visite il y a 20 ans. Nous avons fait du chemin dans l’égalité des sexes. 

Notre arrivée à la forteresse de Louisbourg

Serge et le gentil soldat

On se plaignit, à l’époque, du fait que Louisbourg coûtait cher; en réalité, les Français ne dépensèrent jamais, en une année, pour sa construction, plus qu’ils ne consacraient pour armer un gros navire de guerre servant à patrouiller pendant six mois dans les parages.  Par contre, cette dépense leur procurait un port de guerre, une base de pêche et un centre de commerce qui rapportait beaucoup à la France.  Cependant, à force de se concentrer sur les affaires européennes, alors que les Anglais envoyaient en Amérique du Nord de grandes forces navales et une armée bien plus importante, la France finit par perdre ses colonies. 

Le forgeron à l'oeuvre

Système à poulies pour rôtir les viandes

Le gouverneur dans ses temps libres

La chambre du gouverneur

Le potager de la résidence du gouverneur

Cap-Breton … ou Île Royale?  Peu après la découverte du Nouveau-Monde par les Européens, l’île fut baptisée Cap-Breton; à la fondation de Louisbourg, deux siècles plus tard, les Français la renommèrent Île Royale.  L’Île-du-Prince-Édouard, appelée alors Île Saint-Jean, était aussi sous l’autorité de l’Ile Royale.  A chaque fois qu’ils prirent l’Île Royale, en 1745 et en 1758, les Anglais la renommèrent Cap-Breton.

Nos estomacs nous rappellent que c’est l’heure d’aller manger. Malheureusement tous les bons restaurants offrant de la cuisine d’époque sont pleins et le temps d’attente est très long.  Il nous faut donc aller manger à la taverne l’Épée du Roy qui affiche un menu de pauvres (grilled cheese, chicken wrap).  Les wraps sont dégueulassent; Serge et Catherine nous disent que les grilled cheese ne sont pas si pires. 

Pas le meilleur repas

Un homme ayant tué une personne accidentellement est jugé sur la place publique et reçoit comme châtiment d’être envoyé aux galères. Nous nous joignons à la foule pour participer à cette condamnation.

Le jugement du mécréant




Il est condamné aux galaires

Dans une taverne, le tenancier, qui a beaucoup d’entregent, nous joue des airs anciens français, irlandais et écossais. Il ne faut surtout pas lui dire qu’il est anglais, il est irlandais, nous rappelle-t-il. 

Comme dans toute bonne garnison militaire, il y a la parade.

 

Nous reprenons le petit autobus qui nous ramène au Centre d’accueil, puis nous reprenons la route pour Baddeck pour terminer la journée au camping. Il faut l’avouer, nous étions fatigués de notre journée. Faire un saut dans le temps, ça épuise.

11 août – Baddeck

Nous quittons Chéticamp à 9h30 sous le soleil mais le ciel se couvre rapidement de nuages. Nous faisons plusieurs arrêts aux points de vue panoramiques le long de Cabot Trail; difficile de résister à tant de beauté.

C'est Oscar devant

Catherine et Hugues cherchent au loin St-Pierre et Miquelon

À Pleasant Bay


Le penseur, mais pas de Rodin

Après un pique-nique à Ingonish Beach, nous embarquons sur le traversier à Englishtown qui nous permet de continuer sur la route 132.

En attendant le traversier à Englistown

Nous arrivons en après-midi au lieu historique de Graham Bell à Baddeck. Le musée a beaucoup changé depuis notre dernière visite il y a plus de 20 ans.  Le musée présente des artefacts donnés en 1955 par le musée de la famille Bell à Beinn Bhreagh, situé juste en face de ce lieu historique, de l’autre côté de la baie du lac Bras d’Or.  C’était la résidence d’été de Graham Bell en Nouvelle-Écosse et elle est toujours occupée par ses descendants.

Sur la terrasse du musée

On trouve ici des souvenirs associés aux expériences de Bell, notamment la coque originale du HD-4 un hydroptère (bateau dont la coque se maintient en équilibre hors de l’eau à une certaine vitesse) qui a établi le record du monde de vitesse de plus de 113 km à l’heure en 1919, ainsi que la conception du premier engin plus lourd que l’air à voler au Canada, le Silver Dart, en 1909. 

Réplique de l'hydroptère

Réplique de l'avion HD-4 conçu par Bell et ses amis

Le musée présente également des expositions sur le travail de Bell auprès des sourds et comment cela l’a conduit à inventer le téléphone. Il faut se rappeler que l’épouse de Graham Bell était sourde, suite à une maladie d’enfance, et que Bell avait été son professeur. Graham Bell était un grand inventeur. Pour lui c’était le processus des inventions qui l’intéressait et non le développement. Une fois son but atteint, il passait à autre chose. 

Les téléphones de Graham Bell

Nous nous installons pour deux nuits au Camping Baddeck Cabot Trail où il y a enfin une piscine.  Ce soir, nous ne gâchons pas notre plaisir et Catherine et Hugues nous offrent une soirée toute en musique et en chanson, au coin du feu.

Anecdote du jour : Hugues se perd dans le noir en revenant des toilettes. Un bon samaritain le raccompagne jusqu’à notre site. Heureusement ce gentil monsieur parlait français.

10 août – Cabot Trail

Ce matin nous allons marcher sur le sentier Le Chemin du Buttereau qui nous permet d’explorer la forêt acadienne, des champs en friche et les vestiges des maisons des cinq dernières familles qui vécurent sur le Buttereau (petite colline) le long de la rivière Chéticamp, avant la création du parc national de Cap Breton en 1936. Des plaques commémoratives nous rappellent l’existence de ces maisons et de leurs habitants. Ce sentier reliait autrefois les habitants du Buttereau au village de Chéticamp. Les gens n’avaient pas de voitures, c’est à pied qu’ils se rendaient à Chéticamp pour la messe en longeant la grève. En hiver, ils pouvaient prendre un raccourci en traversant la rivière sur les glaces. Ils marchaient souvent pieds nus pour éviter d’user la semelle de leurs chaussures.  À cette époque, la mer était riche en poissons de fond. Il y avait beaucoup de morue, de maquereau et de homard. Les pêcheurs ne recevaient que 50 sous pour 100 homards, ce qui leur permettait d’acheter des provisions telles que le sucre, la mélasse, la farine et l’huile à lampe.  

Catherine sur le Buttereau

Vue sur la rivière Chéticamp et le golfe St-Laurent


11 enfants, les familles étaient nombreuses sur le Buttereau

Ce midi nous allons pique-niquer à La Bloque, au bout d’un chemin de terre où il n’y a qu’une table de pique-nique et c’est nous les chanceux qui l’avons obtenue. 

Pique-nique à La Bloque

A cette époque, c’est à La Bloque que se concentrait l’activité de la pêche. La grève était large et un récif à une centaine de mètres au large assurait une certaine protection aux pêcheurs. En 1900, une homarderie fut construite à La Bloque. C’est en 1911 que fut enfin construit le quai  facilitant ainsi le travail des pêcheurs. La Bloque devint alors le centre économique de la région.

Avant d’aller visiter le Centre de la Mi-Carême, nous nous arrêtons à la boulangerie Aucoin pour acheter baguette, pain de ménage, biscuits et brownies.  Nous aimerions bien avoir une boulangerie Aucoin près de chez nous.

Et maintenant, une petite visite au Centre de la Mi-Carême. Née en France au Moyen-Âge, la Mi-Carême était une journée où les gens avaient le droit à un peu de plaisir pendant la période des rudes sacrifices du carême. Déguisés de masques et de costumes, les gens allaient de maison en maison, chantant et dansant, alors que leurs hôtes essayaient de deviner leur identité. Une fois l’énigme résolue, on leur offrait des friandises et tout le monde avait beaucoup de plaisir.  Aujourd’hui, la tradition de la Mi-Carême est toujours célébrée à la mi-février dans les villages acadiens de Chéticamp et des alentours.


La bête à 7 têtes

Le sentier Skyline le long de Cabot Trail est célèbre et spectaculaire en raison de ses couchers de soleil à couper le souffle.  Mais comme il y a beaucoup de nuages dans le ciel, ce ne sera pas ce soir que ça se produira.  C’est donc à 17h00 que nous partons en randonnée sur ce magnifique sentier. Il traverse l’habitat de l’orignal, du pygargue, de l’ours et de nombreux oiseaux boréaux, mais comme il y a beaucoup de monde sur le sentier, nous ne voyons aucun de ces animaux.  Cependant de beaux paysages, une vue sur la route sinueuse à travers le Cap Breton et la mer nous récompensent pleinement. 

Il ne faut pas que les animaux s'enfuient

Du haut du promontoire

Au loin, la route de Cabot Trail

Au bout du sentier, mais pas de coucher de soleil

A 20h00, nous sommes de retour au camping et Hugues nous prépare pour souper une omelette avec des petites patates et de l’oignon ce qui termine bien une journée bien remplie.

9 août – Chéticamp

Le temps est encore nuageux, brumeux et pluvieux ce matin, donc la tente et le gazébo sont pliés tout mouillés et rangés dans l’auto. Ils attendront un temps plus sec pour sécher.

 Nous prenons la route en direction du village de Chéticamp, la porte d’entrée du Cap Breton à l'ouest.  Nous nous arrêtons pour dîner au Centre d’interprétation de la musique celtique à Judique. En cette journée tristounette, c’est un vrai rayon de soleil et du plaisir.  Pendant que nous mangeons, une violoniste et une pianiste agrémentent notre repas de musique celtique.

 

Le Centre de la Mi-Carême à Chéticamp nous intéresse mais il est fermé les lundis et mardis. Nous reviendrons demain. 

Le Centre la Mi-Carême

A chéticamp

Nous allons plutôt visiter le Musée aux 3 Pignons consacré aux meubles et objets du 19e siècle et à une exposition de tapis et de murales crochetés (hookés) par Élizabeth LeFort depuis 1940.  Elle a aussi hooké des portraits de personnages célèbres tels que Dwight Eisenhaur, Jean XXIII et la Reine Élisabeth.  Ses œuvres sont dorénavant affichées au palais Buckingham, au Vatican et à la Maison Blanche. 

Au musée aux 3 Pignons

Oeuvre hooké d'Élizabeth LeFort

Portraits hookés par Élizabeth LeFort

Nous arrivons au camping Chéticamp dans le parc national de Cap Breton et le soleil est de retour, ce qui nous permet de tout faire sécher avant de nous installer pour deux jours.  C’est un très beau camping et nous oublions rapidement que nous avons un site sans électricité. Nous installons la glacière électrique à l’ombre avec quelques packs de glace et mettons dans le frigo les aliments qui doivent rester au frais.  Un autre beau feu de camp en soirée. La vie est belle!